Mercredi de la Biodiversité : les papillons de nuit symboles d’équilibre écologique

Mercredi de la Biodiversité : les papillons de nuit symboles d’équilibre écologique

Dans le cadre de l’élaboration de son Atlas de la Biodiversité Territoriale, le SYTEC propose tous les mois des animations aux habitants du territoire. Notre dernier rendez-vous s’est tenu, la semaine dernière, à Ussel sous forme d’une conférence sur les papillons nocturnes, menée par François Fournier, de la Société d’Histoire Naturelle Alcide d’Orbigny.

Les papillons de nuit, symboles d’équilibre écologique

Entomologiste, spécialiste des lépidoptères, François Fournier a partagé ses connaissances sur ces papillons, les hétérocères (papillons de nuit), avec le public étonné d’apprendre, par exemple, que certains papillons nocturnes ne volent que le jour ! Comme le Moro-sphinx qui est un papillon de nuit !

Il a insisté sur l’importance de ces papillons qui représente 95% des 5 540 espèces connues en France. Tout comme les papillons de jour, ils sont synonymes d’équilibre écologique et caractérisent certains milieux. S’ils sont abondants, le milieu est de qualité et accueillant, s’il est accueillant pour les papillons de nuit, il l’est également pour d’autres espèces végétales ou animales. Par exemple si certains papillons sont présents cela nous indique que leur plante hôte l’est aussi.

La pollution lumineuse les menace

Et ils sont tout aussi menacés que les papillons de jours ! La pollution lumineuse des villes est pour eux, par exemple, un danger car elle perturbe leur orientation.

Les papillons se repèrent à l’angle que fait leur corps par rapport à la lune, cet angle change peu même s’ils se déplacent loin. Avec une lumière artificielle qu’ils confondent avec la lune, cet angle change beaucoup, ce qui les obligent à rectifier sans arrêt leur trajectoire, ce qui fini par les épuiser, ils en oublient parfois même leurs fonctions vitales, se nourrir et s’accoupler. C’est ainsi que l’on rencontre des papillons nocturnes en pleine ville loin de leur habitat. De plus ils sont une proie facile autour des lumières artificielles pour les chauve-souris.

Leur régression importante depuis une cinquantaine d’années est due aussi aux insecticides, désherbants, à l’agriculture intensive, la destruction des haies et des espaces naturels.

Un rôle majeur dans la pollinisation

Les Hétérocères sont d’importants pollinisateurs (ceux qui ont la chance de posséder une trompe), et certaines fleurs spécialistes exhalent un parfum plus puissant la nuit, pour profiter de la pollinisation des insectes nocturnes (belle de nuit, onagre, tabacs..). Il a insisté sur la nécessité de préserver les habitats naturels pour préserver ces espèces.

Par exemple pour les papillons de nuit, le Caille Lait (le blanc ou le jaune) est la plante hôte du Moro-sphinx.

Les personnes présentes ont pu découvrir que les papillons de nuit sont inféodés à leur(s) plante(s) hôte(s). Certaines chenilles peuvent se nourrir de plantes hôtes variées, comme celle du Grand Paon de nuit qui survit grâce aux feuillus et arbres fruitiers. D’autres sont plus sélectives, comme la chenille du Moro-sphinx qui se nourrit exclusivement du caille-lait (blanc et jaune).

Les arbres, des abris privilégiés

Les trous dans un arbre sont un habitat privilégié pour les papillons nocturnes. Dans le parc du centre de loisirs d’Ussel, François Fournier a découvert un arbre privilégié «  Ah celui-là il ne faut surtout pas l’abattre ! ».

Les papillons ont besoin d’abris pour se protéger du vent, de la pluie, du froid en hiver. Durant la saison froide, certaines espèces restent sur place et cherchent refuge dans les maisons, les greniers, les hangars, les cabanes de jardins, les anfractuosités d’arbres, les interstices dans les murets…

Chloé a fait découvrir ce refuge particulier aux enfants présents à son atelier. Ils ont appris les différences entre les papillons de jour et les papillons de nuit : antennes en forme de massue pour les papillons de jour et pour les papillons de nuit des formes variées mais pas de massue.

Ils ont ensuite appris à retrouver les chenilles et les plantes hôtes du Moro-sphinx, du Grand Paon de Nuit, de l’Ecaille Chinée et du Sphinx à tête de mort.

OBSERVATOIRE A PAPILLONS

Ils ont fabriqué très facilement un observatoire à papillon de nuit, avec des branches de bois, un drap blanc, des pinces à linge et des lampes de poches.

Le tuto ici ! Fabriquer son observatoire à papillons

ATTENTION : il ne faut pas expérimenter son observatoire trop souvent car la lumière artificielle est dangereuse pour les papillons. Ils la confondent avec la lune et ne se repèrent plus dans l’espace. Ils rectifient sans arrêt leur trajectoire jusqu’à épuisement, en oublie de s’accoupler et de se nourrir.

  En savoir plus sur le site internet

http://www.shnao.eu/

 

Retrouver les informations sur les prochaines animations et découvrez l’Atlas de la Biodiversité Territoriale et ses 4 enquêtes participatives sur le site internet

www.atlas-biodiversite-sytec15.com

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